Pour réussir le transfert technologique

La science, la technologie et l'administration : synergie dans la formation et dans l'action, tel était le sujet discuté entre Carmel Jolicoeur et des collègues de l'Université et de l'extérieur lors d'un récent midi-technologique à la Faculté d'administration.

Carmel Jolicoeur enseigne à la Faculté des sciences depuis 1971. Il y enseigne la chimie tout en poursuivant des recherches en chimie physique. Sa spécialité : la chimie des solutions et systèmes colloïdaux, ceux-ci étant constitués, par exemple, de fines particules en suspension dans un liquide. Ses recherches portent, entre autres, sur les forces responsables des attractions et des répulsions entre particules en suspension et les conséquences de ces phénomènes sur différents systèmes d'intérêt industriel.

Directeur du programme de recherche sur l'amiante de 1983 à 1992 et titulaire d'une chaire du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada Université/Industrie de 1986 à 1992, Carmel Jolicoeur est également membre fondateur du Réseau de centres d'excellence sur les bétons à haute performance. Au cours de sa carrière, il a collaboré à plusieurs reprises avec des collègues d'autres disciplines et de l'industrie.

Une synergie constante

<<La croissance rapide des volets de recherche universitaire réalisée en mode pluridisciplinaire, comme c'est le cas avec le Réseau de centres d'excellence, crée de nouveaux contextes porteurs de défis, explique-t-il. Nous travaillons de plus en plus souvent en partenariat avec des chercheurs de diverses disciplines ainsi qu'avec des industriels.>>

S'appuyant sur quelques expériences de collaboration ayant un volet technologique, Carmel Jolicoeur a suggéré, lors de sa conférence, certaines conditions qui ont influencé leur succès ou contribué à leur échec au niveau du marché. Parmi les transferts qui ont bien fonctionné, le chercheur indique celui des additifs chimiques pour les bétons où il collabore de façon soutenue avec Pierre-Claude Aïtcin, professeur à la Faculté des sciences appliquées, et celui des floculants polymériques utilisés dans le traitement physicochimique de l'eau. Carmel Jolicoeur a également rappelé une collaboration réussie avec la société Serrener pour le développement d'émulsions chimiques utilisées dans la décontamination des sols.

Collaboration étroite

Les succès comme les échecs de ses collaborations ont permis à Carmel Jolicoeur de dégager certaines conclusions. <<Pour réussir un transfert de connaissances du laboratoire au marché, tous les partenaires, à partir du chercheur scientifique jusqu'au spécialiste en marketing, doivent collaborer étroitement à l'ensemble du projet. Une telle collaboration signifie fréquemment une remise en question des rôles individuels et de la façon de conjuguer les interventions de chacun et de chacune afin d'optimiser les retombées de la démarche.>>

<<Selon notre expérience, l'exposition ou l'engagement actif des étudiantes et des étudiants chercheurs aux interfaces science/technologie/marché peut constituer un élément important de transfert technologique, indique Carmel Jolicoeur. Un étudiant chercheur transfère beaucoup plus que le savoir-faire. Il apporte également le dynamisme propre à la recherche et à l'innovation, un dynamisme essentiel dans le contexte actuel des marchés mondiaux.>> La concertation multidisciplinaire dans certains programmes de formation de chercheurs et de chercheuses apparaît donc intéressante et opportune par le biais, par exemple, de la réalisation de stages dans l'un ou l'autre des secteurs regroupés dans un partenariat.

Hélène Goudreau

Vignette

Pour Carmel Jolicoeur, professeur à la Faculté des sciences, l'établissement d'un partenariat entre les facultés de Sciences, Administration et Sciences appliquées dans des programmes de formation avancée apparaît comme une voie intéressante à explorer.