En route pour l'Afrique

Si vous cherchez Burkina-Faso dans le dictionnaire, vous y apprendrez que ce pays d'Afrique était appelé Haute-Volta jusqu'en 1984.

Vous y apprendrez également que le Burkina est un État intérieur de l'Afrique du Nord-Ouest, limité à l'ouest et au nord par le Mali, à l'est par le Niger, au sud par le Bénin, le Togo, le Ghana et au sud-ouest par la Côte-d'Ivoire. Les quelque sept millions de personnes qui vivent sur ce territoire de 274 000 km2 parlent le français, le mandingue, le mossi et le peul. Et si vous êtes curieux de savoir comment vit un habitant du Burkina-Faso, ce qu'il mange, quelles sont ses valeurs ou ses rêves, vous devrez attendre le retour d'Édith Lambert.

Étudiante de troisième année au baccalauréat multidisciplinaire, Édith Lambert n'est pas ce qu'on pourrait appeler une grande voyageuse. Elle n'a jamais quitté le Canada et s'apprête tout de même à traverser les océans pour vivre durant trois mois et demi dans un petit village africain. <<Partir en voyage, pour moi, c'est pouvoir vivre dans une autre société, en immersion complète, sans point de référence connu>>, explique-t-elle.

Changer d'horizon

Carrefour canadien international (CCI) procurera donc à Édith Lambert la possibilité de vivre un de ses grands rêves après plusieurs mois de démarches et de rencontres diverses. <<Tout a commencé en septembre 1994 lorsque j'ai aperçu une annonce du CCI proposant une expérience d'échange interculturel par le biais de travail bénévole dans des pays en développement, indique-t-elle. J'ai sauté sur l'occasion, rempli le formulaire et attendu la réponse.>>

Après avoir franchi avec succès cette première étape, Édith a passé un examen médical complet suivi d'une entrevue avec les deux responsables du CCI de la région sherbrookoise. <<Ils m'ont posé plusieurs questions dont les réponses faisaient appel à mon jugement ou à mes réactions à des situations particulières, poursuit l'étudiante. Je crois qu'ils mesuraient surtout ma capacité d'adaptation à des systèmes de valeurs différents du nôtre.>>

Après deux mois d'attente, la réponse est arrivée, sans qu'Édith ne sache toutefois sa destination. Les stages ont lieu dans 30 pays ainsi que dans 70 localités à travers le Canada. Parmi ces destinations, l'Équateur, Saint-Vincent, les îles Fidji et plusieurs pays d'Afrique. À la fin novembre, Édith Lambert recevait un volumineux dossier du Burkina-Faso, accompagné de sa date de départ.

<<Quelques rencontres m'ont permis de bien me préparer à cette aventure qui m'amènera à vivre une expérience de travail bénévole dans un milieu qui m'est totalement inconnu, ajoute-t-elle. J'ai surtout hâte de m'imprégner de la chaleur humaine qui caractérise ces petites communautés villageoises à l'intérieur desquelles le tissu social est très serré.>>

Que fera Édith Lambert à son retour à l'Université de Sherbrooke au début du mois de septembre? <<Quelques cours, histoire de reprendre le rythme et de me réadapter>>, dit-elle. Car si choc culturel il y a en arrivant en terre d'Afrique, il paraît que le retour à la vie trépidante nord-américaine ne se fait pas sans heurt.

Hélène Goudreau