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Café des savoirs

Conjuguer les défis de la vulgarisation juridique et de la francisation

Prescilla Bongota Lokenyo, Sabrina Diana Gaspar et Adriana Blanco Bueno
Prescilla Bongota Lokenyo, Sabrina Diana Gaspar et Adriana Blanco Bueno
Photo : Faculté de droit

Le 10 avril, les étudiants de 3e année inscrits au cours Accès au droit et à la justice avaient l’occasion de présenter le fruit de leur travail sur un sujet de nature juridique aux étudiants du Service de francisation du Cégep de Sherbrooke. Ces personnes nouvellement arrivées dans la région, en provenance de nombreux pays dont l’Afghanistan, le Bhoutan et la Colombie, doivent apprendre la langue et s’intégrer à leur société d’accueil.

Selon la professeure Marie-Claude Desjardins, le réel défi que pose l’activité en est un de vulgarisation; il faut bien comprendre son sujet pour trouver les bons mots et ce n’est pas chose facile. Une première rencontre exploratoire, tenue à la fin mars, avait permis à chacune des équipes de choisir un thème d’intérêt pour les nouveaux arrivants. Parmi les sujets retenus figuraient les normes du travail, les petites créances, les régimes matrimoniaux, le bail de logement, la différence entre la citoyenneté et la résidence permanente, le démarrage d’une entreprise, l’achat d’une voiture, la loi 101, les droits des personnes mineures, l’exercice de l’autorité parentale et la DPJ.

L’activité, baptisée Café des savoirs, résulte d’une collaboration avec le Programme d'apprentissage expérientiel par l'intervention communautaire (PAEIC). Le déroulement de l'après-midi prévoit des présentations d'une vingtaine de minutes; chaque équipe doit exposer son sujet à trois groupes différents.

L’équipe formée d’Adriana Blanco Bueno, Sabrina Diana Gaspar et Prescilla Bongota Lokenyo s’était donné pour mandat de vulgariser les normes du travail en vigueur au Québec. « Même s’ils ne travaillent pas encore, c’est imminent; il est impératif de connaître éventuellement ses droits », précise Adriana Blanco Bueno. Sa collègue, Prescilla Bongota Lokenyo, explique l’intégration d’un autre aspect à leur présentation. « On trouvait important d’ajouter les recours aux droits et aux obligations. »

Stéphanie Bergeron, Kristelle St-Louis Roy et Charles-Éric Pharand
Stéphanie Bergeron, Kristelle St-Louis Roy et Charles-Éric Pharand
Photo : Faculté de droit

Pour sa part, l’équipe de Stéphanie Bergeron, Charles-Éric Pharand et Kristelle St-Louis Roy avait décidé de traiter du bail et de la réglementation entourant sa signature. « Le besoin de se loger est fondamental et les règlements sont nombreux, qu’il soit question de conflits, d’abus ou de méconnaissance de ses droits », précise Charles-Éric Pharand. Kristelle St-Louis Roy ajoute qu’il n’est pas facile de vulgariser pour expliquer un sujet de droit à des profanes, sans compter la barrière de la langue, très importante dans certains cas.

Jane Hospes, agente d’intégration au Service de francisation du Cégep de Sherbrooke, trouve l’initiative remarquable pour tous les intervenants. « C’est une excellente façon d’apprendre, quelle que soit la discipline; autant pour les étudiants en francisation que pour les étudiants en droit. »

Dans le cadre d’une entente avec le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC), les nouveaux arrivants ont cinq ans pour prendre des cours de français. Le programme de francisation comprend donc des cours de langue, mais aussi un volet d’intégration à la société d’accueil, notamment sous les aspects culturel, géographique et historique. Jane Hospes ajoute que le programme est aussi bâti pour favoriser l’estime de soi. « Ces gens déracinés ont souvent perdu leurs repères. »


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