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Liaison, 25 mai 2006
Entrevue avec le doyen Réjean Hébert
La Faculté de médecine et des
sciences de la santé passe à l'action
KARINE BERNIER
En janvier 2005, la Faculté de médecine dévoilait son nouveau plan
d'action stratégique 2005-2009 intitulé Grandir et innover pour une
société en santé. Profitant de l'événement, elle a changé de nom pour
celui de Faculté de médecine et des sciences de la santé, qui reflète
davantage son mandat et sa raison d'être. Depuis, elle ne cesse d'innover
afin de répondre à ses cinq grands axes de développement. «Nous sommes
présentement au cœur de l'action de notre plan stratégique, mentionne le
doyen, qui mise sur la responsabilité sociale de la Faculté.» Les cinq axes
de développement mentionnés sont un meilleur positionnement pour répondre
aux besoins de la société, le maintien et l'accroissement de la qualité des
programmes offerts, la consolidation du secteur de la recherche, la
construction d'un milieu de travail de premier choix et finalement le
recrutement du personnel nécessaire à son expansion.
Ouverte au recrutement de professeurs, la direction facultaire s'est
engagée à poser les actions nécessaires pour combler la pénurie dans
certains secteurs de la santé, surtout pour ceux qui sont en demande dans la
région. «Nous travaillons fort pour recruter plusieurs professeurs
spécialisés dans des domaines de pointe», explique le doyen. Depuis un an,
la direction facultaire a recruté pas moins d'une quarantaine de nouveaux
membres dans son corps professoral. «Un des plus hauts taux de recrutement à
l'Université de Sherbrooke, lance fièrement Réjean Hébert. Dans le contexte
actuel de pénurie, c'est un exploit.» Afin de soutenir les nombreux projets
de développement du plan stratégique, un encadrement et un soutien aux
professeurs ont été mis en place. Depuis un an, dix nouvelles personnes,
pour la plupart des cadres et des professionnelles, ont été engagées afin
d'aider le corps professoral dans ce vent de croissance et d'innovation que
connaît la Faculté présentement.
Former des médecins en région
Afin de répondre aux nombreux défis et besoins en santé, la Faculté
prépare la délocalisation de son programme de formation en médecine. Dès
septembre, il sera offert à Saguenay en partenariat avec l'Université du
Québec à Chicoutimi (UQAC), le Centre de santé et de services sociaux de
Chicoutimi (CSSSC), le ministère de la Santé et des Services Sociaux ainsi
que le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Ainsi, 24 médecins
seront formés sur une période de quatre ans dans cette région.
Sur cette même lancée, le programme de formation au doctorat en médecine
sera également offert à Moncton au Nouveau-Brunswick dès septembre 2006.
Actuellement, ce sont 24 étudiants et étudiantes du Nouveau-Brunswick qui
reçoivent leur formation médicale prédoctorale à Sherbrooke. En partenariat
avec le gouvernement provincial, l'Université de Moncton et la Régie
régionale Beauséjour, la Faculté de médecine et des sciences de la santé
permettra leur formation en médecine directement dans cette province. «La
délocalisation des études médicales implique de former des étudiants avec
les professeurs locaux tout en respectant les mêmes exigences que celles
formulées à l'Université de Sherbrooke», explique le doyen. Dans ce sens,
les approches pédagogiques et les méthodes d'évaluation seront les mêmes
qu'à Sherbrooke. Avec cette délocalisation, la Faculté accueillera près de
200 nouveaux étudiants dès l'automne prochain, comparativement à 160 l'an
passé.
Relever les nombreux défis
Dans le souci constant de répondre aux besoins du milieu, la direction
facultaire a décidé de créer plusieurs nouveaux programmes de formation.
Ainsi, deux programmes en réadaptation sont en développement, soit un
baccalauréat avec une maîtrise intégrée en ergothérapie et aussi un
baccalauréat avec une maîtrise intégrée en physiothérapie. Ces deux
programmes seront accrédités respectivement par l'Ordre des ergothérapeutes
du Québec (OEQ) et l'Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec
(OPPQ) et ont récemment reçu une évaluation positive de la Conférence des
recteurs et des principaux des universités du Québec (CRÉPUQ). «Le
gouvernement étudie présentement le dossier, explique le doyen. Tout indique
qu'il sera favorable au projet.» Les premières admissions de ces deux
programmes d'études sont prévues pour septembre 2007.
Chef de file dans le secteur du vieillissement, l'Université de
Sherbrooke innove encore afin de répondre aux besoins criants des
gestionnaires et des professionnels de la santé confrontés à une clientèle
de plus en plus âgée. Ainsi, les facultés de Médecine et des Sciences de la
Santé, d'Éducation physique et sportive ainsi que des Lettres et Sciences
humaines, en collaboration avec le Centre de recherche sur le
vieillissement, ont récemment créé un nouveau microprogramme de 2e cycle
de gestion de cas. Ce microprogramme s'adresse aux personnels professionnels
appelés à travailler auprès des clientèles ayant principalement des
problèmes de santé mentale, de déficience intellectuelle ou motrice et de
perte d'autonomie liés au vieillissement. Offerte à Sherbrooke depuis
septembre dernier, la formation sera éventuellement dispensée dans d'autres
régions où le besoin se fait sentir.
Afin de répondre aux nouvelles réalités du marché du travail, la Faculté
de médecine et des sciences de la santé, en partenariat avec la Faculté des
sciences, a ajouté au baccalauréat en biochimie trois nouveaux cheminements
de cours à option en génétique médicale, en génomique-protéomique et en
synthèse organique. Selon le doyen, ces trois profils sont présentement très
recherchés par les employeurs du secteur de la recherche en santé.
En octobre 2005, l'École des sciences infirmières, intégrée à la Faculté
de médecine et des sciences de la santé, a été créée. Née du Département des
sciences infirmières, la nouvelle école devient ainsi une entité plus
distincte et ajoute un prestige à la profession. Actuellement, les besoins
en santé de la population nécessitent des infirmières qui relèveront des
soins complexes et interdisciplinaires. Ainsi, l'École mise sur un
enseignement de qualité et l'acquisition de compétences dans trois domaines
particuliers : les soins critiques, l'adaptation et la réadaptation ainsi
que la santé communautaire. Puisque les nouveaux défis de la profession
nécessitent une formation de niveau universitaire, la direction facultaire a
créé une formation intégrée en soins infirmiers qui permet de suivre une
formation collégiale et universitaire en cinq années d'études. Ce programme
de type «DEC-BAC» a d'ailleurs vu sa première cohorte de diplômés au
printemps 2006. L'École a aussi créé un microprogramme pour les infirmières
déjà en place. Le microprogramme de 1er cycle de qualification au
baccalauréat en sciences infirmières (formation infirmière intégrée) permet
de se qualifier pour être admis au programme de baccalauréat en sciences
infirmières. En juin 2005, la Faculté a remis les premiers diplômes de ce
microprogramme.
Conjointement avec son nouveau plan d'action stratégique et selon les
grandes préoccupations actuelles en santé, la direction facultaire a
identifié ses 9 créneaux de recherche : le cancer, le vieillissement, le
diabète/l'obésité/les maladies cardio-vasculaires, la pharmacologie
moléculaire et structurale, la physiopathologie du tube digestif, l'inflammation-immunité,
le développement/la croissance/la génétique, les neurosciences et finalement
les interventions novatrices en santé. «Afin de continuer à innover dans le
domaine de la recherche, nous voulons rassembler nos équipes qui travaillent
actuellement dans un même créneau. D'ailleurs, un projet pour la
construction d'un centre de recherche appliquée sur le cancer a récemment
été déposé auprès des instances gouvernementales», explique le doyen.
Répondre aux besoins de sa communauté universitaire
Le Service du sport et de l'activité physique, en collaboration avec le
Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) et le Centre de santé
et de services sociaux-Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke (CSSS-IUGS),
a inauguré le 1er février les nouvelles installations du Centre
sportif du Campus de la santé situé à Fleurimont. Désormais, les étudiantes
et étudiants ainsi que le personnel de la Faculté de médecine et des
sciences de la santé peuvent profiter du Centre sportif qui propose, entre
autres, une salle de musculation et une salle d'exercices cardiovasculaires
entièrement équipées d'appareils neufs.
Afin de reconnaître et de promouvoir le travail de ses membres,
la Faculté a innové en instaurant une cérémonie honorifique. Ainsi, le
13 octobre 2005, a eu lieu le premier Gala du Mérite de la Faculté de
médecine et des sciences de la santé. Au cours de la cérémonie, 22 prix ont
été remis à des membres du corps enseignant, du personnel et de la
communauté étudiante qui se sont distingués par leur implication dans la
réalisation de projets d'envergure. L'événement a connu un tel succès que la
Faculté prévoit déjà la répétition de ce gala. Sur cette même lancée, un mur
des célébrités sera officialisé durant l'automne 2006 afin de souligner le
travail exceptionnel des professeurs émérites et des docteurs d'honneur mais
aussi des ambassadeurs qui ont permis à la Faculté de grandir et d'innover.
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Le doyen Réjean Hébert |